Le marché de l’emploi formel au Cameroun connaît une dynamique notable depuis près d’une décennie. Selon les données publiées par l’Institut National de la Statistique (INS), environ 69 826 emplois formels ont été créés chaque année entre 2015 et 2022, portant le total à 1 178 043 emplois en 2022, soit une croissance de 88 % en 8 ans. Derrière ces chiffres encourageants se cache toutefois une réalité plus complexe, marquée par des déséquilibres territoriaux, sectoriels et de genre.
Une croissance concentrée, inégalitaire et déséquilibrée
L’analyse des données par un Business Analyst certifié CBAP révèle que 63 % de ces emplois sont concentrés à Douala et Yaoundé, renforçant la centralisation économique du pays. En parallèle, 68 % des postes sont occupés par des hommes, confirmant une tendance de plus en plus marquée à l’exclusion relative des femmes du secteur formel.
Les régions hors des grands centres urbains, quant à elles, restent largement sous-desservies en matière d’opportunités professionnelles stables et déclarées. Le fossé entre zones urbaines et rurales ne cesse de se creuser, en dépit des ambitions affichées de développement équilibré.
Les TPE et le secteur tertiaire comme moteurs de l’emploi
Le tissu économique formel camerounais est largement dominé par le secteur tertiaire, qui concentre près de 78 % des créations d’emploi, principalement dans le commerce et les services. Viennent ensuite le secteur secondaire (18 %) et, de façon marginale, le secteur primaire, qui enregistre une baisse continue.
Les très petites entreprises (TPE) et les petites et moyennes entreprises (PME) jouent un rôle central dans cette dynamique, tant en termes de volume de recrutements que de souplesse d’intégration de main-d’œuvre locale. Cependant, ces structures restent souvent fragiles, sous-financées, et peu structurées.
Qui peut réellement tirer profit de cette dynamique ?
- Étudiants : Les services, les technologies numériques et l’agro-industrie représentent des viviers d’emploi accessibles, à condition de s’orienter vers des compétences pratiques et adaptées aux besoins des TPE/PME.
- Demandeurs d’emploi : La reconversion vers les métiers du digital, du commerce ou de la transformation agroalimentaire constitue une piste sérieuse pour intégrer le marché formel.
- Salariés : Monter en compétences sur des fonctions transversales comme la business analysis, le management ou la gestion de projet permet de viser des postes à responsabilité mieux rémunérés.
- Entrepreneurs : L’innovation dans les services de proximité, la distribution ou encore les technologies agricoles peut offrir de solides opportunités de croissance et de création d’emplois.
Business analysis : une clé pour une politique d’emploi plus efficace
L’approche analytique basée sur les standards internationaux de business analysis (BA) permet de mieux comprendre les dynamiques du marché de l’emploi formel. Elle aide à concevoir des politiques plus inclusives, ciblées et impactantes.
Investir dans la formation et le recrutement de business analysts certifiés, c’est garantir une lecture fine des besoins réels du marché, une orientation stratégique plus équitable, et des résultats tangibles pour tous les acteurs de l’économie.
Source de l’article ( ins-Cameroun, IIBA Cameroun )